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Le règne du sel

Dès le début des civilisations, le sel est perçu comme une substance mystérieuse et surnaturelle.
En nous, tout est salé : notre sang et nos larmes, notre  sueur, nos os et nos muscles. Faute de sel, nous risquons de nous déshydrater.
Les premières villes du monde furent édifiées à proximité de mines, de sources salées ou de marais salants.
Le sel, monnaie d’échange et instrument fiscal, acquit une valeur marchande et politique considérable.

 

Au Moyen-âge, il était utilisé pour soigner les brûlures, les piqûres, et les diverses blessures et faire des emplâtres. Peu à peu ses usages se sont diversifiés et on le retrouve plus tard dans la blanchisserie, l'agriculture, la médecine… puis les saveurs.
De l'âge du bronze  à l'âge du fer  la production de sel se développe considérablement et, avec elle, un commerce fait de réseaux d'échanges d'objets, organisés parfois sur de très longues distances.
Chez nos ancêtres médiévaux, il est synonyme de récompense, tout comme chez les Tibétains et les Éthiopiens qui s'en servaient comme monnaie d'échange.
Précieux et difficile à récolter à ces époques de dur labeur, le sel était évalué à prix d'or.  Les sources et gisements de sel jouent un rôle économique et social majeur.
L'industrie alimentaire liée au sel se développe : le sel est utilisé pour saler viandes et poissons, pour assaisonner les mets, pour fabriquer des conserves qui voyagent dans toute l'Europe, comme les jambons gaulois, fort réputés, exportés jusqu'en Italie.

Le sel devient un symbole de richesse pour les sociétés qui le produisent et en contrôlent l'exploitation.

 

DU SEL A LA PAYE
Les armées emportaient avec elles des salaisons qui assuraient une partie de l'approvisionnement. 
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, où de nouvelles techniques de conservation apparurent, le sel continuera à jouer un rôle crucial dans les grandes conquêtes militaires et surtout maritimes.
Aux premiers temps de la République romaine, les légionnaires reçoivent une partie de leur rémunération sous forme de sel.
Avec le temps, la rémunération en nature se transforme en monnaie sonnante et trébuchante,  le salarium, autrement dit la monnaie pour acheter le sel . De ce mot, nous avons fait salaire. 

 

DE LA PAIE  A LA SOLDE
Lors de la deuxième moitié du IVe siècle av.J.-C. voire du début du IIIe siècle av.J.-C, la solde vient remplacer  le salaire. La solde, qui désigne en français la rémunération habituelle d'un militaire ou soldat   (celui qui reçoit une solde) nous vient du mot solidus, qui veut dire en latin solide ou massif. C'est le surnom élogieux donné dans l'Antiquité tardive à la monnaie en or créée par l'empereur Constantin.

De ce mot, nous avons tiré par simple déformation le mot…sou (un sou, c'est un sou, autrement dit du solide !).

Cette solde est alors financée par une contribution fiscale.

Ainsi Rome a mis en place un système de "mondialisation" dans lequel l'argent est le carburant qui fait tourner le moteur.

DE L'EXPANSION AU DÉCLIN
Au Ve siècle, le système financier marche mal dans l'Empire romain d'Occident. Les mines, poissons des rivières, sols et forêts sont des ressources en déclin, les dépenses croissantes (notamment pour les guerres et la protection des frontières) ont ruiné de nombreux contribuables. Lors du Bas-Empire, la généralisation de l'étatisme s'est accompagnée de dépenses publiques en hausse continuelle. La pression fiscale exercée sur les propriétaires entraîne la diminution du rendement des petits domaines, voire la désertion de leurs terres par les petits propriétaires qui se placent sous la protection d'un riche terrien ou rejoignent les bandes de Bagaudes, bandes armées de brigands, de soldats déserteurs, d'esclaves et de paysans sans terre qui rançonnaient le Nord-Ouest de la Gaule du IIIe au Ve siècle.
L'économie sous la Rome antique s'est fortement développée à partir du IIie siècle av.J.-C. en même temps que l'expansion territoriale , au point de devenir
« LA CAPITALE DU MONDE » (caput mundi). Mais l'effondrement du système financier la conduite à son déclin. L'avancée technologique romaine se diffusant à travers l'empire fait perdre à la péninsule italienne sa suprématie commerciale, puis diplomatique et enfin militaire.

L'équilibre entre la capitale et les provinces, puis entre l'Italie et les provinces, n'est maintenu que par une imposition stricte.
Rome l’exportatrice, devient petit à petit importatrice et dépendante de ses régions.

 

Ainsi de Caput mundi qu'elle fut, Rome devint MUNDI KAPUTT, un monde brisé.

N'y a-t-il pas dans ce rappel de l'histoire une similitude avec notre monde actuel ?

Mais quel rapport entre Jésus, Rome, le sel et notre monde ?

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