Demain
“L'Église... s'édifiait, marchait dans la crainte du Seigneur et progressait par l'assistance du Saint-Esprit.” Ac 9. 31
Avec les années beaucoup d’entre nous développent un défaut de la vue que l’on appelle la myopie. Une personne myope ne peut voir clairement que les objets ou les textes très proches. Elle ne peut pas voir avec netteté les choses placées à une certaine distance. Cette condition très courante peut-être corrigée en portant des lunettes appropriées, des lentilles de contact ou par la chirurgie au laser. En tant que chrétiens nous pouvons développer ce défaut “spirituel” de myopie, qui, non traité, peut avoir des conséquences graves ! Avec notre nouvelle naissance nous avons appris à voir loin devant nous la réalité de l’Éternité et à distinguer les deux destinations possibles : le ciel avec Dieu, notre créateur ou l’enfer avec Satan, l’ennemi.
La parole de Dieu en parle tellement souvent qu’il n’est pas possible de plaider l’ignorance ! Nous comprenons aussi qu’un jour nous devrons tous nous tenir devant le tribunal de Christ et rendre compte de nos pensées, de nos paroles et de nos actions au cours de notre vie ici-bas (Lisez Mt 12/36-37 ; He 4/13 ou Rm 14/10-12).
Si nous demeurons sages, nous garderons les yeux fixés sur cette espérance et cet héritage que Dieu nous a promis, et sur la réalité du trône du jugement. Une “sainte” peur fera partie de notre mode de vie (Ps 119. 120). Tout chrétien qui “voit” devant lui sa destination ultime, apprend à vivre avec sagesse. Malheureusement certains d’entre nous oublient que nous ne sommes que des pèlerins sur cette terre en route vers une patrie céleste, et deviennent empêtrés dans les affaires de ce monde, trompés par l’attrait des richesses matérielles et leur ambition personnelle (He 11. 13-16). Ils sont devenus “myopes” spirituellement, une condition grave qui risque de les détourner du chemin étroit, atténuant peu à peu la crainte du Seigneur en eux et le discernement dont ils auraient besoin pour s’éloigner de tout mal. Le remède contre une telle myopie réside dans la crainte du Seigneur.
La crainte du Seigneur est une composante de la foi. Cette crainte est faite de respect et de soumission, de confiance en sa sagesse, en sa puissance et en son amour. Elle nous rend réceptif à l’action de l’Esprit Saint.
La crainte de Dieu n’est pas synonyme de terreur, mais de profond respect envers Lui.
Elle suppose la relation à Dieu, elle est un des neufs dons du Saint Esprit.
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Il y a d’abord la crainte comme arrière-fond de toutes les religions. Les manifestations du divin produisent des émotions fortes, allant jusqu’à la panique et l’effroi. La divinité fascine et effraie en même temps. Pas de rencontre avec l’inconnu et l’inattendu de Dieu sans un moment de saisissement. Il en est ainsi depuis l’apparition de Dieu au Sinaï jusqu’au matin de Pâques : les femmes venues au tombeau vide « avaient peur ». Dans la Bible, l’émoi suscité par une manifestation divine est souvent suivi de la parole : « Ne craignez pas. »
La crainte religieuse n’est pas une valeur en soi. Elle ne doit pas durer mais laisser place à la confiance. Dans d’autres contextes, la crainte de Dieu est une réalité durable et non pas passagère. « La crainte du Seigneur est pure, immuable à jamais. » (Psaume 19/10) L’explication de cette crainte immuable n’est pas à chercher dans l’émotion religieuse, mais dans le langage politique de l’époque. Les traités de protection stipulaient que les protégés craindraient et serviraient fidèlement leur protecteur. Dans l’alliance de Dieu avec Israël, les mêmes mots expriment l’engagement de fidélité envers Dieu : « Que te demande le Seigneur ton Dieu, sinon de craindre le Seigneur ton Dieu, de suivre toutes ses voies, de l’aimer, de servir le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme ? » (Deutéronome 10,12)
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